Courrier du Père Giuseppe Serighelli, Délégué épiscopal 65 pour la protection des mineurs et des personnes vulnérables
Le 5 octobre, nous connaîtrons le résultat du travail effectué par la Commission “CIASE” qui, depuis trois ans, a écouté de nombreuses victimes d’abus sexuels commis par des prêtres et des religieux. La publication de ce Rapport provoquera de nombreux commentaires dans la presse, certainement pas très positifs ou favorables à l’Église.
Au moment de la sortie de ce Rapport, nous souhaitons en premier lieu, et une nouvelle fois, exprimer notre grande proximité avec toutes les personnes victimes de ces abus. Nous les portons dans nos prières.
Peut-être aurons-nous une réaction d’agacement devant cette annonce ou un sentiment de colère face au comportement totalement injustifiable de certains membres du clergé ou encore un sentiment de profond découragement et de déception face à tant de mal et de scandale… Tout cela est compréhensible, vu l’ampleur du phénomène !
Le Pape François, dans un message adressé aux participants d’une rencontre à Varsovie le 18 septembre dernier sur le thème “La mission commune de protéger les enfants de Dieu”, déclarait : « Si nous reconnaissons nos erreurs, nous n’avons rien à craindre… Le bien-être des victimes ne doit pas être mis à coté, au profit d’une préoccupation malvenue pour la réputation de l’Eglise en tant qu’institution ». Et il poursuivait : « Reconnaître nos erreurs et nos échecs peut se faire sentir vulnérable, c’est certain, mais cela peut aussi être un temps de grâce splendide, un temps de purification, ouvrant de nouveaux horizons d’amour et de service mutuel ».
Nous ne devons pas avoir peur de la vérité. Nous traversons ce moment de souffrance avec la certitude que le Seigneur a vaincu le mal et qu’il dirige son Eglise. La présence du mal et du péché nous blesse, mais elle n’est pas le dernier mot de notre foi. Nous devons traverser cette épreuve avec foi, de là peut naître une conscience renouvelée pour lutter contre ces phénomènes et empêcher la répétition de ces actes.
Chacun de nous, nous essayons de vivre notre ministère au quotidien, avec dévouement, parfois avec fatigue, dans un service désintéressé de l’Évangile et avec une attention particulière aux personnes fragiles dans nos communautés chrétiennes. Le mal et le péché, même s’ils sont présents, ne peuvent et ne doivent pas nous paralyser dans notre ministère sacerdotal. Nous sommes les serviteurs de la Grâce de Dieu !
Confions à Marie, que nous vénérons particulièrement à Lourdes, toutes nos préoccupations, et que la prière des uns envers les autres soutiennent notre ministère sacerdotal.
Les personnes souhaitant connaître la genèse de ce rapport pourront utilement consulter l’entretien donné par Mgr Georges Pontier, ancien archevêque de Marseille et président de la CEF