Eglise Saint-Martin de Vic-Bigorre
RETABLE
Le 2 octobre 1677, Simon Boisson, Maître-sculpteur de Montpellier et Vital, architecte signèrent un accord avec Simon Junca, curé de Vic-Bigorre, Manaud de Monds, Jean Lafforgue, Jean Ducasse et Victor Lamanetre, Consuls de la Ville, un accord pour la construction d’un retable, moyennant la somme de 2 200 livres. Simon Boisson s’établit à Vic où il épousa Jeanne Lasserre, le 23 juin 1681.
Le retable est constitué d’un triptyque représentant :
- à gauche : la décollation de St-Jean-Baptiste
- au centre : L’évêque Martin ressuscitant un enfant. Au dessus un Christ en croix encadré de St-Pierre et de
- St-Paul ainsi que
- de pots à feu. St-Martin occupe la place centrale du triptyque en tant que saint-patron de la paroisse.
- à droite : l’assomption de la Vierge Marie
Un autel en marbre orné d’un écusson et d’angelots, est placé au centre de la composition avec au milieu le tabernacle.
Le 20 avril 1749 un contrat de dorure est établi. Ainsi le bois blanc prend vie et couleurs sous le pinceau des maîtres doreurs Martin Accod de Lembeye et Jean Lapierre de l’lsle-en-Jourdain, soutenus par la caution de Jean Colomès, maître menuisier à Vic-en-Bigorre. C’est un enchantement pour les yeux, maître-autel doré en plain, Christ incarné, draperies dorées, nuages dorés, flammes des vases couleur de feu, I’architrave, la grande corniche, les frises, les colonnes, les bases, les chapiteaux, les bas-reliefs, les contours, les panneaux, les consoles, les piédestaux, les linges et ornements sont dorés. Quelques scènes couleur marbre, cadres bronzés et fonds du plan gris perle vernissé sont ajoutés.
En 1867, le curé Michel Latour prend l’initiative de restaurer les retables. Sur sa cassette personnelle, les deux latéraux sont ravivés et le retable central est pris en charge par la ville. Henry Abadie, peintre à Tarbes, est choisi pour son talent. Le choix des couleurs de 1749 est parfaitement respecté. La dorure de Saint-Martin, des deux grands vases sur la corniche et des bouquets placés sur les autels – aujourd’hui disparus – sont dorés à la détrempe mate et brunie. Le devis de 3.000 F est approuvé le 16 septembre 1867 et, un an après, les paroissiens peuvent apprécier un travail soigné. L’Abbé Latour a toutefois la mauvaise idée – qui s’explique par la liturgie de l’époque – d’enlever les parties latérales pour en orner deux chapelles. En 1950, des artisans vicquois sous l’impulsion du chanoine Robert Gardey, curé-doyen de Vic, rétabliront la configuration d’origine, 83 ans après la séparation.
Le retable est classé au mobilier historique du ministère de la Culture, depuis le 5 novembre 1953.
Sources : Robert Gardey et Claude Larronde
AUTEL et CHŒUR
Le maître-autel en marbre adossé au retable a été utilisé jusqu’au Concile de Vatican II (1962-1965); le prêtre célébrait alors face au tabernacle et de dos aux fidèles. Une balustrade en bois sculpté entourait le chœur qui comportait des stalles de part et d’autre. La balustrade servait de « table sainte », derrière laquelle les fidèles s’agenouillaient pour recevoir la communion. Cette balustrade et les stalles ont été en partie supprimées et déplacées ailleurs dans l’église dans les années 1980 (chapelles St-Joseph et de la Vierge).
Afin de célébrer, conformément au concile, la messe « face au peuple », des autels provisoires successifs ont été mis en place.
En 2019, un autel fixe en marbre des Pyrénées est installé. Il a été financé par un généreux donateur et des fidèles de la paroisse. Le nouvel autel a été consacré (dédicace) le 30 mai 2019 par Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes-Lourdes