Le pèlerinage national de Lourdes a pour thème cette année, «Tous appelés à la fraternité». Jusqu’au 16 août, des milliers de pèlerins venus de toute la France se retrouvent dans le sanctuaire marial dans un contexte encore marqué par la pandémie mais qui a fait prendre conscience de l’importance de l’entraide entre tous.
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Processions, messes, récitations du chapelet, prières, conférences et rencontres rythment la vie des pèlerins participant au pèlerinage national de Lourdes, créé en 1872. Après une édition tronquée pour cause de Covid l’an dernier, hospitaliers, malades et fidèles se retrouvent depuis mercredi et jusqu’à lundi 16 août au pied des Pyrénées autour du thème «Tous appelés à la fraternité».
«Marie nous convie à accueillir un message qu’elle délivre à la Grotte de Massabielle et nous appelle à la prière et à la pénitence pour nous guérir, écrit le père Vincent Cabanac, directeur du pèlerinage, dans son éditorial. En ce temps de pandémie, nous percevons combien nous en avons besoin. Le premier remède réside dans notre relation fraternelle dont le Pape François nous donne une magnifique expression dans son encyclique Fratelli Tutti», poursuit-il.
Lourdes, incarnation de la fraternité
Quoi de mieux que Lourdes pour vivre et penser cette fraternité ? «Lourdes est une terre de fraternité», affirme Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, recteur du sanctuaire. La rencontre entre Marie et Bernadette «initie une fraternité qui se manifeste dans la relation entre les malades et les hospitaliers, entre les personnes qui viennent de différentes cultures, entre les générations. Toutes ces rencontres sont empreintes de respect et d’une vraie fraternité dans l’attention aux plus petits et aux plus pauvres» poursuit-il.
La fraternité se vit aussi au sein de la société toute entière. Elle peut se manifester notamment par l’accueil des étrangers. C’est ce qu’avait fait le père Olivier Maire, tué lundi dans sa communauté, en Vendée, dans l’ouest de la France. Le principal suspect est un ressortissant rwandais débouté de sa demande d’asile. Promouvoir la fraternité dans ce contexte n’est pas évident. Or, «la fraternité est un combat, rappelle Mgr Ribadeau-Dumas, parce que l’évangile est un combat. On voit bien comment la société française et nos sociétés sont fracturées. On voit comment le monde est en proie à des pays qui se font la guerre, comment la violence est un peu partout».
Les chrétiens porteurs de fraternité
C’est pourquoi, estime le recteur du sanctuaire de Lourdes, «il est important que les chrétiens aient ce souci d’être des porteurs de paix et de vivre l’Évangile en actes, et l’Évangile nous parle de charité, de fraternité et de miséricorde». «Nous avons une responsabilité particulière et venir à Lourdes, c’est se ressourcer auprès de la Vierge Marie pour pouvoir vivre au quotidien les valeurs évangéliques».
Il faut aussi, explique Mgr Ribadeau-Dumas, construire au jour le jour cette fraternité. «Elle nous est donnée parce que nous sommes créés frères par le Christ, parce que nous avons un même père mais, en même temps, nous avons à l’incarner et à la concrétiser de multiples façons». Participer et vivre ce pèlerinage, en est une.
Source : Vatican-News