Communion spirituelle en période de confinement

Depuis le confinement et la  suppression des messes en paroisse, les fidèles ne peuvent plus recevoir la Communion. Ceux-ci toutefois, ont la possibilité de se tourner vers la communion spirituelle.

Ce qu’est la communion spirituelle
L’expression « communion spirituelle » désigne l’union de l’âme à Jésus-Eucharistie, réalisée non par la réception du sacrement, mais par le désir de cette réception. Communier spirituellement, c’est s’unir à Jésus-Christ présent dans l’eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par un désir procédant d’une foi animée par la charité.

Quels éléments comporte la communion spirituelle ainsi définie?
Elle est constituée essentiellement par un désir de l’eucharistie. C’est ce que dit saint François de Sales : « Mais quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte messe, communiez au moins de coeur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur» (Introduction à la vie dévote).
C’est un désir inspiré par la charité. La communion spirituelle requiert l’état de grâce.

Son fondement théologique
La valeur de la communion spirituelle repose sur deux principes :
Premier principe: la foi en la présence du Christ dans l’eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité. On ne peut bien comprendre le désir de l’eucharistie, si on n’accepte pas le principe de la valeur sanctifiante de l’eucharistie. C’est parce que l’on croit à la présence réelle et vivifiante du Christ dans l’eucharistie, qu’on désire recevoir le sacrement. C’est parce que l’on croit au caractère spécial de ce sacrement, qui est d’augmenter la vie de la grâce, d’intensifier la charité, de fortifier l’unité qui nous lie au Corps mystique [=l’Eglise], que l’on désire cette union au Christ. C’est parce que l’eucharistie, selon la promesse de Notre-Seigneur, est le pain de l’âme, un aliment de vie, une nourriture spirituelle, que l’on veut effectivement s’en nourrir. Toute la liturgie eucharistique, en nous rappelant cette pensée, nous invite à y voir le caractère propre du sacrement.

Deuxième principe : l’efficacité du désir peut suppléer l’acte sacramentel. C’est un principe admis en beaucoup de cas que le désir supplée l’acte, quand celui-ci ne peut être accompli en lui-même. Le mouvement sincère et efficace de l’âme vers la vie est déjà un mouvement de vie. Celui qui tend vers la vie du Christ dans l’eucharistie la trouve, car le Christ ne manque pas à ceux qui le cherchent.

Quels sont donc les effets de la communion spirituelle ?

Les effets produits sont de même nature que dans la communion eucharistique, donc augmentation de la grâce sanctifiante, grâces d’amour, de vie, de pureté, d’unité… Ces effets peuvent être supérieurs à ceux qui sont produits dans la communion sacramentelle, si les dispositions sont très pures, mais à égalité de dispositions, ils sont évidemment moins abondants que dans la communion eucharistique.
La communion spirituelle pour être fructueuse requiert l’état de grâce. Celui qui communierait en état de péché mortel et dans la disposition d’y rester, pécherait gravement. Mais il n’est pas nécessaire de se confesser, un acte de contrition parfaite suffit. En cas de contrition imparfaite, il n’y aurait pas de péché ; il y aurait même un bon désir, mais les fruits attachés à la communion spirituelle ne seraient pas produits.

Comment pratiquer la communion spirituelle ?

La communion spirituelle suppose l »expression d’un Acte dont on trouve de nombreux exemples dans les livres de piété :

Mon Jésus, je crois que vous êtes ici présent dans le Saint-Sacrement. Je vous aime ar dessus toute chose et je désire ardemment vous recevoir dans mon âme. Puisque je ne puis à cette heure, vous recevoir sacramentellement, venez au moins spirituellement dans mon cœur.

Comme si vous étiez déjà présent, je vous adore tout entier, je m’unis à vous. Ne permettez pas que je sois jamais séparé de vous.

Jésus, mon bien, mon doux amour, enflammez mon cour d’amour afin qu’il brûle toujours d’amour pour vous.

À tes pieds, ô mon Jésus,
je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme
dans son néant et Ta sainte présence.
Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour,
désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre.
En attente du bonheur de la communion sacramentelle,
je veux te posséder en esprit.
Viens à moi, ô mon Jésus, pour la vie et pour la mort.
Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort.
Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il. »
Bienheureux cardinal Merry del Val (1865-193)

 Seigneur Jésus, aide-moi, à chaque instant, aujourd’hui et tous les jours, à me rendre à Ton amour en faisant Ta volonté. Que chaque instant passé à faire Ta volonté soit pour moi une Communion spirituelle. Et c’est en cette Communion que Tu Te donneras à moi; et que je me donnerai à Toi. Ainsi soit-il. »
Sainte Katharine Drexel (1858-1955)

Seigneur Jésus, je crois fermement que Tu es présent dans le Saint Sacrement de l’Eucharistie. Je T’aime plus que tout et je Te désire de toute mon âme. « Après toi languit ma chair comme une terre assoiffée » 

Je voudrais Te recevoir aujourd’hui avec tout l’amour de la Vierge Marie, avec la joie et la ferveur des saints.

Puisque je suis empêché de Te recevoir sacramentellement, viens au moins spirituellement visiter mon âme.

En ce temps de carême, que ce jeûne eucharistique auquel je suis contraint me fasse communier à Tes souffrances et surtout, au sentiment d’abandon que Tu as éprouvé sur la Croix lorsque Tu t’es écrié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ».

Que ce jeûne sacramentel me fasse communier aux sentiments de Ta Très Sainte Mère et de Saint Joseph quand ils T’ont perdu au temple de Jérusalem, aux sentiments de Ta Sainte mère quand elle Te reçut, sans vie, au pied de la Croix.

Que ce jeûne eucharistique me fasse communier aux souffrances de Ton Corps mystique, l’Église, partout dans le monde où les persécutions, ou l’absence de prêtres, font obstacle à toute vie sacramentelle.

Que ce jeûne sacramentel me fasse comprendre que l’Eucharistie est un don surabondant de Ton amour et pas un dû en vue de mon confort spirituel.

Que ce jeûne eucharistique soit une réparation pour toutes les fois où je T’ai reçu dans un cœur mal préparé, avec tiédeur, avec indifférence, sans amour et sans action de grâce.

Que ce jeûne sacramentel creuse toujours davantage ma faim de Te recevoir réellement et substantiellement avec Ton corps, Ton sang, Ton âme et Ta divinité lorsque les circonstances me le permettront.

Et d’ici là, Seigneur Jésus, viens nous visiter spirituellement par Ta grâce pour nous fortifier dans nos épreuves.

Acte de contrition

Mon Dieu,

j’ai un très grand regret de vous avoir offensé

parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable,

et que le péché vous déplaît.

Je prends la ferme résolution,

avec le secours de votre sainte grâce,

de ne plus vous offenser et de faire pénitence.

Amen

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