Messes à Vic à 10 H 30 et à Séron à 11 H
L’Epiphanie, (du latin Epiphania ou « manifestation de Dieu » ), Théophanie chez les orthodoxes, est une fête venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier : fête des lumières, fête de l’eau, elle est beaucoup plus la célébration de l’inauguration du ministère public du Christ lors de son baptême au Jourdain, qu’une festivité des événements de l’enfance de Jésus.
En Occident, elle est surtout la fête des mages ou des « rois ». Les manifestations inaugurales de la vie publique du Christ ne sont toutefois pas oubliées, puisque l’office de la fête parle des trois mystères de ce jour comme n’en faisant qu’un : l’adoration des mages, le baptême de Jésus et les noces de Cana. Mais en fait, les mages retiennent presque toute l’attention ! Aussi pour laisser à l’Épiphanie toute sa dimension, l’Église latine a instauré la Fête du Baptême du Seigneur, célébrée le dimanche qui suit l’Épiphanie.
En France depuis 1802, la célébration de cette fête est fixée au dimanche le plus proche du 6 janvier (soit le 2 janvier en 2022).
La tradition de la galette des rois, n a pas vraiment de rapport avec l’Epiphanie. Elle vient d’une fête romaine « les Saturnales » célébrées, fin décembre ou début janvier et au cours de laquelle on désignait, parmi les esclaves, « le prince des Saturnales » devenu le roi d’ un jour, au moyen d’une fève cachée dans un gâteau consommé à la fin du banquet familial.
Quant aux « rois-mages », ils n’étaient ni rois ni magiciens mais des sages, « magoï » en grec, comme les désigne l’Evangile de Matthieu. Leur qualité royale présumée vient de l’écrivain romain Tertullien au début du IIIème siècle. Leur nombre de trois a été déduit par le théologien grec Origène des présents apportés et leurs noms (Gaspard, Melchior & Balthazar) viennent de l’évangile apocryphe du VIème siècle dit « livre arménien de l’enfance de Jésus ».
Enfin les cadeaux dont parle Matthieu dans son Evangile, sont symboliques :
- l’or : de la royauté de Jésus
- l’encens : de la divinité du Christ
- la myrrhe : de la souffrance que connaitra le Christ (la myrrhe est un antalgique)
Texte de St-Matthieu qui est le seul a relater cette fameuse visite dans le Nouveau Testament :
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui.»
En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d’Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent: «À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète: Et toi, Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d’Israël mon peuple.»
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant: «Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui.» Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue se lever les précédait; elle vint s’arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Matthieu (2, 1-12)
Ce texte concis ne laisse que peu de place à la mythologie. Ces personnages venaient, probablement en caravane, du pays des Chaldéens (Arabie ou Syrie) ou de Perse (Iran). Selon Matthieu, ils s’agissaient de sages (magoï) sans doute des prêtres de Zarathoustra, donc férus d’astrologie. Ce récit s’inscrit dans une tradition aussi bien juive que romaine, selon laquelle des devins interviennent à la naissance d’un enfant important.